H2- Démocraties fragilisées et expériences totalitaires dans l'Europe de l'entre-deux-guerres

H2-Démocraties fragilisées et expériences totalitaires dans l'entre-deux-guerres

A la fin de la guerre, de nombreux pays européens sont déstabilisés (endettement, économies dévastées, transformation territoriales). Plusieurs États sombrent alors dans la dictature (Italie, Turquie, Yougoslavie). En 1929, une importante crise financière secoue les États-Unis et se propage en Europe au début des années 1930.

Comment l’URSS, l’Allemagne et la France réagissent-elles face aux difficultés politiques, diplomatiques et économiques des années 1920 et 1930 ?

Dictature : régime politique dans lequel tous les pouvoirs sont dans les mains d’un seul homme ou d’un seul parti. 

En 1922, la Russie devient l’URSS. A partir de la mort de Lénine (1924), une lutte de succession s’engage et Joseph Staline s’impose progressivement. Il met en place un régime totalitaire. 

Régime totalitaire : régime politique dans lequel l’État cherche à tout contrôler, à obtenir la soumission et l’obéissance de toute la société par la propagande et la répression.

I. Comparaison des deux régimes totalitaires : L’URSS communiste et l’Allemagne nazie.

II. En URSS, Staline succède à Lénine et met en place un régime totalitaire.

Collectivisation des terres : mise en commun des terres dans de grandes exploitations collectives (kolkhozes)

Propagande : action visant à influencer l’opinion de la population. (Déjà vue au chapitre précédent)

Communisme : Organisation politique, sociale, fondée sur la fin de la propriété privée et l’égalité entre tous. (Déjà vue au chapitre précédent)

Culte de la personnalité : ensemble des rites pratiqués en l’honneur d’une personne, assimilée à une divinité

III. La jeune démocratie allemande, fragilisée, voit s'installer un nouveau régime totalitaire : le régime nazi d'Hitler.

En Allemagne, le diktat (traité de Versailles d’après Hitler) est très mal accepté et le pays est sévèrement touché par la crise économique venue des États-Unis (chômage très élevé).

 Adolf Hitler, promet de résoudre les crises et son parti, le NSDAP, obtient de nombreuses voix. Le 30 Janvier 1933, il est nommé chancelier (chef du gouvernement). A la mort du Président Hindenburg en 1934, il est seul au pouvoir.

NSDAP : parti national-socialiste, fondé par Hitler en 1920, aussi nommé « parti nazi ».

- Exemple de correction du travail de rédaction :

    Depuis le 30 Janvier 1933, le leader du parti NDSAP (nazi) Adolf Hitler accède légalement au pouvoir en Allemagne. Il en profite alors pour installer un régime totalitaire. La devise du IIIe Reich ( 3e empire) devient « Ein Volk, ein Reich, ein Führer (un peuple, un empire, un chef).  Pourquoi peut-on qualifier l’Allemagne nazie d’État totalitaire ?

    A partir de 1933, en Allemagne, le pouvoir politique est confisqué. En effet, Adolf Hitler est le seul homme au pouvoir et seul son parti, le NSDAP est autorisé. L’Allemagne est donc une dictature. Celle-ci repose sur une idéologie raciste, antisémite, valorisant la race aryenne (supérieure).

    De plus, A. Hitler impose un contrôle absolu de l’économie et de la société allemande. Une économie de guerre est instaurée pour donner du travail aux chômeurs frappés par la crise et de grands travaux sont réalisés (autoroutes…). Tous les médias sont contrôlés et parfois censurés voire brûlés. Tous les Allemands doivent respecter le culte de la personnalité du « Führer » et cela s’apprend dès le plus jeune âge au sein des jeunesses hitlériennes. Il s’appuie aussi sur le fait que l’Allemagne a connu une grave crise économique en 1929 et sur le fait que l’Allemagne est humiliée par le Diktat (réparations demandées par la France).

    Enfin, l’utilisation d’une terreur de masse participe aussi à faire de l’Allemagne nazie, un État totalitaire. Les opposants au « Führer » sont traqués, envoyés dans des camps ou éliminés depuis la promulgation des lois de Nuremberg en 1935. La gestapo, police politique, y veille. Les Juifs sont les principales victimes de cette terreur. En 1938, les devantures de leurs magasins sont détruites et nombreux sont déportés dans des camps. C’est la nuit de cristal.

    En Allemagne, le pouvoir politique est confisqué, l’économie et la population sont encadrées et la Terreur est utilisée. L’Allemagne nazie est donc un État totalitaire, à l’image de l’URSS sous Staline

NSDAP : parti national-socialiste, fondé par Hitler en 1920, aussi nommé « parti nazi ».

Antisémitisme : haine des Juifs. ​

Autodafé : destruction par le feu, d’ouvrages interdits par les Nazis.​

Race aryenne : race mythique, prétendument supérieure à toutes les autres selon Hitler.​

Espace vital : terres que l’Allemagne devrait conquérir d’après Hitler pour assurer l’épanouissement des Allemands.

IV. En France, la démocratie est également fragilisée mais le Front Populaire tente d’y remédier.

Au sortir de la guerre, la France est victorieuse mais très affaiblie (démographiquement, économiquement et financièrement). L’URSS et l’Allemagne ont progressivement basculé dans le totalitarisme. Quelle est la situation de la France dans les années 1930 ?

Au début des années 1930, la France connait une importante crise économique et crise sociale. La production industrielle et les salaires chutent et le nombre de chômeurs augmente largement (plus de 400 000 en 1934). Les soupes populaires se multiplient afin de nourrir les bouches les plus pauvres. Des ligues d’extrême droite souhaitent alors la mise en place d’un régime autoritaire. La manifestation du 6 février 1934, se transforme en émeute et fait 17 morts.

Le Front Populaire tente de répondre à cette crise. Les communistes, socialistes et radicaux s’allient et forment le Front Populaire. En Mai 1936, cette alliance est majoritaire à la Chambre des députés. En Juin 1936, le gouvernement du socialiste Léon Blum prend de nombreuses mesures sociales en signant les accords Matignon Les salaires sont augmentés, le nombre d’heures de travail hebdomadaire passe de 48 à 40 heures, les Français bénéficient des premières congés payés (2 semaines) et des délégués syndicaux apparaissent dans les entreprises.

Pourtant, les nombreuses oppositions mettent fin au Front Populaire. Les bourgeois acceptent mal les droits accordés aux classes moyennes. Les patrons s’opposent aux congés payés et à la baisse des heures de travail. Enfin, les opposants politiques affirment que le Front Populaire est contrôlé par les communistes d’URSS. Face à la pression, l’alliance se disloque en 1938.

Dans un contexte économique et social difficile, l’alliance des partis de gauche a permis de nombreuses avancées sociales, mais n’est pas parvenue à sortir la France de la crise.