L'Histoire à Beaussier est le site disciplinaire consacré aux élèves du lycée Beaussier de La Seyne Sur mer
G1 - LES VILLES À L’ÉCHELLE MONDIALE : LA POIDS CROISSANT DES MÉTROPOLES
En 2021, 4 milliards de personnes vivent en ville, soit 55% de l’humanité. À l’échelle mondiale, les villes (espaces fortement peuplés et densément bâtis dans lesquels se concentrent la population et les activités de toute nature) ont un poids croissant : elles concentrent de plus en plus de population et des fonctions puissantes qui font d’elles des espaces de pouvoir à toutes les échelles géographiques.
Certaines de ces villes sont qualifiées de métropoles (villes qui exercent des fonctions de commandement, d’organisation et d’impulsion sur une région plus ou moins vaste, en fonction de sa puissance) et se situent au sommet de la hiérarchie urbaine. Cependant, elles n’ont pas toutes le même rayonnement : certaines sont plus puissantes que d’autres.
Problématique : Comment l’affirmation de certaines villes, qu’on appelle des métropoles, recompose-t-elle l’organisation de l’espace mondial ?
A. Une forte croissance urbaine à l’échelle planétaire
En 1900, la planète comptait 260 millions de citadins sur 1,6 milliard d’habitants. En 2024, ce chiffre atteint 4,5 milliards pour une population mondiale de 8 milliards. La population urbaine a ainsi été multipliée par 15 en un peu plus d’un siècle, un phénomène appelé croissance urbaine, désignant l’augmentation de la population vivant en ville. Aujourd’hui, plus de 55 % de l’humanité vit en milieu urbain, un record historique.
Cette croissance urbaine s’explique par deux facteurs majeurs : la croissance démographique mondiale, avec une population globale multipliée par 7 au cours du siècle, et l’exode rural, marqué par la migration des populations rurales vers les villes, souvent motivée par la recherche d’emplois. Ces phénomènes sont particulièrement visibles dans les pays émergents et en développement.
B. Une transition urbaine en cours
Depuis 2010, plus de la moitié de l’humanité vit en ville, contre un dixième seulement en 1900. En 2050, ce sera le cas de deux personnes sur trois. Ce passage d’une société majoritairement rurale à une société majoritairement urbaine s’appelle la transition urbaine.
La croissance des populations urbaines a entraîné la multiplication des mégapoles (villes dépassant 10 millions d’habitants). En 1950, seules Londres et Tokyo atteignaient ce seuil. En 2021, 31 mégapoles existaient, la majorité se situant en Asie, comme Shanghai, Mumbai ou Jakarta. Ces villes s’étendent souvent au point de former des mégalopoles, des espaces urbanisés reliés par l’étalement des villes, tels que :
Amérique du Nord : de Boston à Washington (800 km ; 50 millions d’habitants)
Europe : de Londres à Milan (1 500 km ; 70 millions d’habitants)
Japon : de Tokyo à Fukuoka (1 300 km ; 105 millions d’habitants).
C. Une croissance urbaine inégale selon les continents
Dans les pays développés (Amérique du Nord, Europe, Japon, Océanie), le taux d’urbanisation dépasse souvent 80 %. Cependant, la croissance urbaine y est faible voire négative, comme en Russie. Ces régions ont déjà atteint des niveaux élevés d’urbanisation et enregistrent une faible croissance démographique.
En revanche, en Afrique et en Asie, le taux d’urbanisation dépasse rarement 50 %, mais la croissance urbaine y est très forte. Cette dynamique s’explique par une croissance démographique rapide et un exode rural massif. Par exemple, Lagos, au Nigeria, voit sa population augmenter de 250 000 personnes chaque année.
A. Les fonctions de commandement
Les fonctions de commandement se concentrent dans les métropoles :
Économiques : sièges sociaux de grandes firmes transnationales (ex. Total, 24e FTN mondiale) et institutions financières comme la Bourse de Paris, 7e au classement mondial.
Scientifiques et culturelles : universités prestigieuses (Sorbonne, 36e mondiale) et lieux culturels (musée du Louvre, le plus visité au monde).
Politiques : centres de décision nationaux et internationaux, comme l’UNESCO à Paris ou le Palais de l’Élysée, où des chefs d’État étrangers sont reçus.
B. Une localisation stratégique dans des quartiers spécifiques
Ces fonctions se concentrent souvent dans le centre des métropoles, où le patrimoine historique et le coût immobilier sont élevés. À Paris, elles s’organisent le long de l’axe Rivoli-Champs-Élysées (Louvre, Élysée, Bourse). Cependant, face au manque de place et au coût, des quartiers périphériques se développent :
Quartiers d’affaires, comme La Défense à Paris, reconnaissables à leurs gratte-ciel.
Technopôles, tels que Saclay, regroupant des entreprises de pointe, des laboratoires et des universités.
C. Des nœuds de communication majeurs
Les métropoles disposent d’infrastructures de transport et de communication performantes qui les intègrent dans la mondialisation. Elles captent ainsi des flux humains, financiers et d’informations grâce à :
Des aéroports internationaux (ex. Roissy-Charles de Gaulle, 2e aéroport européen).
Des réseaux ferroviaires à grande vitesse (Thalys, Eurostar).
Les grandes métropoles mondiales comme Paris, Londres ou New York forment un archipel mégapolitain mondial, connecté par ces infrastructures.
A. Les métropoles mondiales
Les villes mondiales comme New York, Londres, Paris et Tokyo concentrent des fonctions de commandement et jouent un rôle clé dans l’économie globale. Situées dans les trois pôles majeurs de la mondialisation (Amérique du Nord, Europe occidentale, Asie orientale), elles captent l’essentiel des flux et se livrent une forte concurrence. Leur rayonnement repose davantage sur leurs fonctions et infrastructures que sur leur poids démographique.
B. Les métropoles au rayonnement continental
Certaines métropoles influencent principalement leur région ou continent. Par exemple :
Abidjan (Côte d’Ivoire) et Manille (Philippines) rayonnent sur leurs régions respectives.
Moscou ou Atlanta, bien que situées dans les pôles majeurs, ont un rayonnement limité face aux villes mondiales voisines.
C. Les métropoles au rayonnement national ou local
Certaines métropoles, souvent capitales politiques, commandent leur territoire national sans influencer au-delà. Athènes, capitale de la Grèce, illustre cette situation. Enfin, les métropoles régionales, comme Toulouse en Occitanie ou Bordeaux en Nouvelle-Aquitaine, rayonnent à l’échelle locale et sont en concurrence au niveau national.
Le processus de métropolisation recompose le monde en renforçant certaines métropoles dotées d’équipements puissants, tout en accentuant les inégalités territoriales. Ce phénomène crée une hiérarchie entre les métropoles, à la fois connectées et concurrentes dans un système mondial de plus en plus sélectif.