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H4 - L'ouverture atlantique : les conséquences de la découverte du "Nouveau monde" (XVe-XVIe siècles)
De toutes les expéditions entreprises par les Européens aux XVème et XVIème siècles, celles de Christophe Colomb sont les plus célèbres mais par forcément les plus décisives parce qu’il est persuadé d’avoir accosté aux Indes.
Le sujet nous demande d’analyse l’ouverture atlantique, c’est-à-dire l’ensemble des expéditions maritimes lancées par les Européens à la fin du XVème siècle. Il s’agira de présenter et d’analyser les conséquences, c’est-à-dire les effets de la découverte du « Nouveau monde ». Cette expression, employée pour la première fois par le navigateur florentin Amerigo Vespucci en 1501, désigne le nouveau continent sur lequel les Européens viennent de débarquer : l’Amérique. Le sujet est donc à traiter à l’échelle mondiale, puisqu’il met en relation l’Europe et l’Amérique mais aussi, dans une moindre mesure, l’Afrique et l’Asie. Ces phénomènes se déroulent aux XVème et XVIème siècles.
Problématique : Comment les expéditions européennes mettent elles en relation presque toutes les parties de la planète aux XVème et XVIème siècles ?
I. Des expéditions permettant de découvrir le « Nouveau monde »
A. Des explorations européennes aux causes nombreuses
Au XVème siècle, les Ottomans – peuple musulman venu d’Asie centrale – conquièrent des terres en Méditerranée orientale. En mai 1453, c’est la prise de Constantinople par Mehmet II, qui rebaptise la ville Istanbul : l’Empire byzantin disparaît. Les Ottomans progressent ensuite vers le sud et vers l’ouest : en 1517, ils s’emparent de l’Égypte et en 1529, ils assiègent Vienne.
A l’ouest de l’Europe, la Reconquista, qui aboutit à la prise de Grenade en janvier 1492, permet l’expulsion des musulmans de la péninsule ibérique. Mais la poussée ottomane à l’est de la Méditerranée inquiète les puissances chrétiennes : au cours du XVème siècle, plusieurs papes (Martin V, Eugène IV, Calixte III et Pie II) appellent à la croisade contre les Ottomans. Les chrétiens veulent reprendre Jérusalem aux musulmans mais ils échouent.
Les musulmans sont aussi des concurrents commerciaux car ils contrôlent le commerce des épices de l’océan Indien à la Méditerranée orientale, en partenariat leurs partenaires vénitiens. Dès 1415, les Portugais lancent des explorations vers l’Atlantique sud (Açores, Cap Vert…) : ils veulent contourner l’Afrique par le sud pour entrer dans l’océan Indien. D’autres hommes, comme Christophe Colomb, pensent qu’il est possible d’ouvrir une route commerciale vers l’ouest, pour atteindre l’Asie en traversant l’océan Atlantique. On leur confie aussi la mission de convertir des populations au christianisme dans les nouvelles terres explorées.
B. Le temps des explorations : années 1480-années 1530
Le premier voyage est effectué par un navigateur portugais. En 1487-1488, Bartolomé Dias longe les côtes de l’Afrique jusqu’à sa pointe sud, qu’il nomme le Cap de Bonne Espérance.
En 1492, Christophe Colomb, un génois au service de l’Espagne, tente de gagner les Indes par la route de l’ouest, en traversant l’océan Atlantique. Il débarque dans les Caraïbes et appelle par erreur ses habitants les « Indiens » car il est persuadé d’être aux Indes.
En 1497, le génois Jean Cabot navigue pour le compte de l’Angleterre : il traverse l’Atlantique nord et parvient au large du Canada.
En 1498, le portugais Vasco de Gama arrive aux Indes après avoir contourné l’Afrique et navigué dans l’Océan Indien.
En 1500, le portugais Pedro Álvares Cabral découvre les côtes du Brésil.
En 1501, le florentin Amerigo Vespucci affirme que les côtes du Brésil ne sont pas les Indes mais un « Nouveau monde ».
Parti en 1519, Fernand de Magellan, un portugais au service de l’Espagne, traverse l’Atlantique sud, contourne l’Amérique puis traverse l’océan Pacifique. Il meurt aux Philippines en 1521, mais son second, Sebastian Elcano, rentre en Espagne en 1522, après avoir effectué le premier tour du monde.
En 1534, le français Jacques Cartier reprend la même route que Jean Cabot à travers l’Atlantique nord et explore les côtes canadiennes.
Ces explorations sont stimulées par la découverte des travaux du savant grec Ptolémée, le fondateur de la cartographie au IIème siècle après J.-C. Diffusé par l’imprimerie son oeuvre montre que la Terre est ronde et que les Européens n’en connaissent qu’une partie : en effet, au XVème siècle, la vision que les Européens ont de la planète se limite à l’Europe et aux pourtours de la Mer Méditerranée. La boussole (instrument de navigation utilisant le champ magnétique de la Terre qui permet de s’orienter dans l’espace) et l’astrolabe (instrument de mesure de la position des astres qui permet de calculer la latitude, c’est-à-dire la distance par rapport à l’Équateur), instruments transmis par les savants arabes, permettent aux navigateurs de s’orienter. La caravelle (navire à voiles rectangulaires et à faible tirant d’eau), mise au point par les portugais vers 1440, améliore les conditions de navigation.